L’Adieu / Farewell

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French

L’Adieu / Farewell

Guillaume Apollinaire (1880-1918)

J’ai cueilli ce brin de bruyère L’automne est morte souviens–t’en Nous ne nous verrons plus sur terre Odeur du temps brin de bruyère Et souviens–toi que je t’attends
L’Adieu / Farewell
I’ve plucked this sprig of heather You know that autumn died We’Il be no more together Season and sprig of heather You know for you I’ll bide

Translation: Copyright © Timothy Adès

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Drill

Exercice

Guillaume Apollinaire (1880-1918)

Exercice
Vers un village de l’arrière S’en allaient quatre bombardiers Ils étaient couverts de poussière Depuis la tête jusqu’aux pieds Ils regardaient la vaste plaine En parlant entre eux du passé Et ne se retournaient qu’à peine Quand un obus avait toussé Tous quatre de la classe seize Parlaient d’antan non d’avenir Ainsi se prolongeait l’ascèse Qui les exerçait à mourir from Calligrammes
Drill
Four men were making their way to the rear Each of the four was a bombardier Back to a village, they’d been stood down Covered in dust from toe to crown. They looked at the plain and it was vast And they were talking about the past. They talked about the past so well They hardly turned round at the crump of a shell. Not for them was the future, this class of ’16. Their talk of the past and how it had been Was the working out of a discipline That ground them down till it grubbed them in.

Translation: Copyright © Timothy Adès

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The Second Druid Declaims

From L’Enchanteur Pourrissant (a play)

Guillaume Apollinaire (1880-1918)

From L’Enchanteur Pourrissant (a play)
Ils laissent en mourant, des divinités fausses Et d’eux ne reste au ciel qu’une étoile de plomb. Les lions de Moriane ont rugi dans leurs fosses, Les aigles de leur bec ont troué l’aquilon. Et voyant, loin, la ville en hachis de lumière, Croyant voir, sur le sol, un soleil écrasé, Éblouis, ont baissé leur seconde paupière; Ah! Détruis, vrai soleil, ce qui fut embrasé.
The Second Druid Declaims
They die, and leave false deities behind; The sky retains a leaden star, no more. The skulking lions of Morian raised a roar, And beaks of eagles pierced the cold North Wind. Far off they saw the city hatched with light, And, crashed to earth, what seemed a shattered sun. Dazzled, they closed their eye, the second one. True sun, destroy! Destroy what glowed so bright!

Translation: Copyright © Timothy Adès

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The Dromedary

Le Dromadaire

Guillaume Apollinaire (1880-1918)

Le Dromadaire
Avec ses quatre dromadaires Don Pedro d’Alfaroubeira courut le monde et l’admira. Il fit ce que je voudrais faire si j’avais quatre dromadaires.
The Dromedary
With dromedaries four Don Pedro d’Alfaroubeira admired the world on a rapid tour: and I’d be a happy wayfarer if I had dromedaries four.
Published in Storysongs/Chantefables (Agendapoetry) Sung to music by Poulenc:

Translation: Copyright © Timothy Adès

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The Seasons

Les Saisons

Guillaume Apollinaire (1880-1918)

Les Saisons
C’était un temps béni nous étions sur les plages Va-t’en de bon matin pieds nus et sans chapeau Et vite comme va la langue d’un crapaud L’amour blessait au coeur les fous comme les sages

As-tu connu Guy au galop Du temps qu’il était militaire As-tu connu Guy au galop Du temps qu’il était artiflot À la guerre

C’était un temps béni Le temps du vaguemestre On est bien plus serré que dans les autobus Et des astres passaient que singeaient les obus Quand dans la nuit survint la batterie équestre

As-tu connu Guy au galop Du temps qu’il était militaire As-tu connu Guy au galop Du temps qu’il était artiflot À la guerre

C’était un temps béni Jours vagues et nuits vagues Les marmites donnaient aux rondins des cagnats Quelque aluminium où tu t’ingénias À limer jusqu’au soir d’invraisemblables bagues

As-tu connu Guy au galop Du temps qu’il était militaire As-tu connu Guy au galop Du temps qu’il était artiflot À la guerre

C’était un temps béni La guerre continue Les Servants ont limé la bague au long des mois Le Conducteur écoute abrité dans les bois La chanson que répète une étoile inconnue

As-tu connu Guy au galop Du temps qu’il était militaire As-tu connu Guy au galop Du temps qu’il était artiflot À la guerre

The Seasons
Those were the days! with bare feet and no hat On the beach in the morning, a blessing bestowed When Love like the flickering tongue of a toad Struck the wise and the witless and struck to the heart

Did you know Galloping Guy Guy in the Army the Fighting Forces Gunnery Guy in the horse artillery During the War?

Those were the days of the baggage-master Who packed us all in like a bus-conductor At night when the gunners came up with their horses The salvoes frazzled the stars in their courses

Did you know Galloping Guy Guy in the Army the Fighting Forces Gunnery Guy in the horse artillery During the War?

Those were the days and the nights you could tell Shells over our shelters were raining things Aluminium fell from each crump of a shell We filed and we polished improbable rings

Did you know Galloping Guy Guy in the Army the Fighting Forces Gunnery Guy in the horse artillery During the War?

Those were the days we kept on with the War The Gunners were filing and polishing rings The Boss in the woods heard the voice that sings The carefree song of an unknown star

Did you know Galloping Guy Guy in the Army the Fighting Forces Gunnery Guy in the horse artillery During the War?

Published in Agenda 2018

Translation: Copyright © Timothy Adès

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Carnival

FÊTE

Guillaume Apollinaire (1880-1918)

FÊTE
Feu d'artifice en acier Qu'il est charmant cet éclairage Artifice d'artificier Mêler quelque grace au courage Deux fusants rose éclatement Comme deux seins que l'on dégrafe Tendent leurs bouts insolemment IL SUT AIMER quelle épitaphe Un poète dans la forêt Regarde avec indifférence Son revolver au cran d'arrêt Des roses mourir d'espérance Il songe aux roses de Saadi Et soudain sa tête se penche Car une rose lui redit La molle courbe d'une hanche L'air est plein, d'un terrible alcool Filtré des étoiles mi-closes Les obus caressent le mol Parfum nocturne où tu reposes Mortification des roses
Carnival
Fireworks filigreed in steel Very pretty lighting this Artificer’s artifice Courage gets a touch of style Starburst rockets rosy pair Like a bared and spilling bust Pout their points up shameless there ‘QUITE SOME LOVER’ now he’s dust Poet in the forest looked Two things he’s indifferent His revolver isn’t cocked Roses died too confident Saadi’s roses in his mind See his head go down inclined When a rose reminds him of Someone’s soft posterior curve One-eyed stars the air is filled By foul gases they’ve distilled Alcohols that rot the sky. Soft night’s perfume is caressed By explosions where you rest That’s how roses mortify
Published in The London Magazine, December/January 2014/15

Translation: Copyright © Timothy Adès

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Clotilde

Clotilde

Guillaume Apollinaire (1880-1918)

Clotilde
L'anémone et l'ancolie ont poussé dans le jardin où dort la mélancolie entre l'amour et le dédain Il y vient aussi nos ombres que la nuit dissipera le soleil qui les rend sombres avec elles disparaîtra Les déités des eaux vives laissent couler leur longs cheveux passe il faut que tu poursuives cette belle ombre que tu veux
Clotilde
Columbine, anemone: in the garden both have grown. Love accompanies disdain, melancholy sleeps between. Yes and here our shadows come which the night shall take away and the sun that darkens them soon shall vanish as shall they. Living waters’ deities letting loose their flowing hair. Lovely shadow you must chase, chase the shadow you desire.

Translation: Copyright © Timothy Adès

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Hunting-Horns

Cors de chasse (Alcools, 1913)

Guillaume Apollinaire (1880-1918)

Cors de chasse (Alcools, 1913)
Notre histoire est noble et tragique Comme le masque d’un tyran Nul drame hasardeux ou magique Aucun détail indifférent Ne rend notre amour pathétique Et Thomas de Quincey buvant L’opium poison doux et chaste À sa pauvre Anne allait rêvant Passons passons puisque tout passe Je me retournerai souvent Les souvenirs sont cors de chasse Dont meurt le bruit parmi le vent
Hunting-Horns
Our history is grand and tragic Like a dictator’s public phiz: No drama hazardous or magic, No pointless trivialities, Can bring down pity on our love. Thomas de Quincey, prone to quaff Opium, poison sweet and pure, Went dreaming to his Anne, poor lass. Then let us pass, for all things pass: I shall be back again for more. They’re hunting-horns, our memories: And on the wind their echo dies.

Translation: Copyright © Timothy Adès

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A Bird is Singing

Un oiseau chante

Guillaume Apollinaire (1880-1918)

Un oiseau chante
Un oiseau chante ne sais où C’est je crois ton âme qui veille Parmi tous les soldats d’un sou Et l’oiseau charme mon oreille Écoute il chante tendrement Je ne sais pas sur quelle branche Et partout il va me charmant Nuit et jour semaine et Dimanche Mais que dire de cet oiseau Que dire des métamorphoses De l’âme en chant dans l’arbrisseau Du cœur en ciel du ciel en roses L’oiseau des soldats c’est l’amour Et mon amour c’est une fille La rose est moins parfaite et pour Moi seul l’oiseau bleu s’égosille Oiseau bleu comme le cœur bleu De mon amour au cœur céleste Ton chant si doux répète-le À la mitrailleuse funeste Qui claque à l’horizon et puis Sont-ce les astres que l’on sème Ainsi vont les jours et les nuits Amour bleu comme est le cœur même
A Bird is Singing
A bird is singing don’t know where must be your soul that’s watchful there among so many really mere soldiers, his song delights my ear Listen he sings so tenderly where on what branch I cannot say goes everywhere delighting me weekdays and Sundays night and day About this bird what can I say about these metamorphoses a soul on song in shrubby tree a heart in heaven a heaven in roses Love is the bird of soldiers. I’ve a darling girl who is my love more perfect than a rose of course blue bird sings just for me he’s hoarse Blue bird as blue as my love’s blue heart loving heart of heaven’s own your song is sweet recite it to the deadly automatic gun That clatters on the skyline do we see the stardust being sown the days and nights are going gone blue love blue as the heart is blue

Translation: Copyright © Timothy Adès

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Outward Bound

OUTWARDS

Henry Levet (1874-1906)

OUTWARDS
L’Armand Béhic (des Messageries Maritimes) File quatorze nœuds sur l’Océan Indien… Le soleil se couche en des confitures de crimes, Dans cette mer plate comme avec la main. - Miss Roseway, qui se rend à Adélaïde, Vers le Sweet Home au fiancé australien, Miss Roseway, hélas, n’a cure de mon spleen; Sa lorgnette sur les Laquedives, au loin… - Je vais me préparer – sans entrain! – pour la fête De ce soir: sur le pont, lampions, danses, romances (Je dois accompagner miss Roseway qui quête - Fort gentiment – pour les familles des marins Naufragés!) Oh, qu’en une valse lente, ses reins À mon bras droit, je l’entraine sans violence Dans un naufrage où Dieu reconnaîtra ses siens…
Outward Bound
Indian Ocean: Postal Maritime: Steaming at fourteen knots, the Andrew B. The sun sets in its jammy mess of crime Into this flat, seemingly hand-smoothed sea. Miss Roseway, who is bound for Adelaide To her fiancé’s Home Sweet Home of sheep, Can’t cure my spleen’s distemper, I’m afraid, Her lorgnette quizzing at the Lakshadweep. Reluctantly, I shall attend the dance This evening: lanterns on the bridge; romance. (I’m partnering Miss Roseway, who solicits For shipwrecked sailors’ families, in the nicest Possible way!) O, may I, in the waltz, Cradling her kidneys, gently draw her on To shipwreck! God will recognise his own…
Published in The London Magazine 2018 and in Poetry Atlas (online)

Translation: Copyright © Timothy Adès

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