The Gods of Greece

Die Götter Griechenlands

Friedrich von Schiller (1759-1805)

Die Götter Griechenlands
Schöne Welt, wo bist du? Kehre wieder Holdes Blütenalter der Natur! Ach, nur in dem Feenland der Lieder Lebt noch deine fabelhafte Spur. Ausgestorben trauert das Gefilde, Keine Gottheit zeigt sich meinem Blick, Ach, von jenem lebenwarmen Bilde Blieb der Schatten nur zurück.
The Gods of Greece
Most beauteous world, where may you be? Nature’s bright springtime, come again! Only in fairy minstrelsy Your storied memories remain. The field has faded and is keening, No god reveals to me his form: Only the shadow still remaining, The vision once alive and warm.
Set by Schubert: Ian Bostridge https://www.youtube.com/watch?v=CdkDyMs7xXM (or other singers))

Translation: Copyright © Timothy Adès

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Song

Chanson

Pierre Corneille (1606-84)

Chanson
Si je perds bien des maîtresses, J’en fais encor plus souvent, Et mes voeux et mes promesses Ne sont que feintes caresses, Et mes voeux et mes promesses Ne sont jamais que du vent. Quand je vois un beau visage, Soudain je me fais de feu, Mais longtemps lui faire hommage, Ce n’est pas bien mon usage, Mais longtemps lui faire hommage, Ce n’est pas bien là mon jeu. J’entre bien en complaisance Tant que dure une heure ou deux, Mais en perdant sa présence Adieu toute souvenance, Mais en perdant sa présence Adieu soudain tous mes feux. Plus inconstant que la lune Je ne veux jamais d’arrêt; La blonde comme la brune En moins de rien m’importune, La blonde comme la brune En moins de rien me déplaît. Si je feins un peu de braise, Alors que l’humeur m’en prend, Qu’on me chasse ou qu’on me baise, Qu’on soit facile ou mauvaise, Qu’on me chasse ou qu’on me baise, Tout m’est fort indifférent. Mon usage est si commode, On le trouve si charmant, Que qui ne suit ma méthode N’est pas bien homme à la mode, Que qui ne suit ma méthode Passe pour un Allemand.
Song
I lose many mistresses, Gain more, to spare. My vows and my promises, Kisses, just ruses: My vows and my promises, Wind, light as air. I see a sweet visage, I’m quickly aflame But drawing out homage Just isn’t my usage, But drawing out homage Just isn’t my game. I’ll join in complaisance For one or two hours, But losing her presence It’s bye-bye remembrance, But losing her presence, Farewell all my fires. I’m a moon of no constance, I don’t stop or stall, Brunettance or blondance I feel no repugnance, Brunettance or blondance, Reluctance, at all. I act a bit steamy When feeling inclined: They shoo me or woo me, Turn dreadful or dreamy, They shoo me or woo me, I simply don’t mind. So neat is my custom They all find it charming. Rejecting my system You’ve no savoir faire, man, Rejecting my system You’d pass for a German.

Translation: Copyright © Timothy Adès

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You've Come to Rome

Nouveau venu

Joachim du Bellay (1522-60)

Nouveau venu
Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome Et rien de Rome en Rome n'aperçois, Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois, Et ces vieux murs, c'est ce que Rome on nomme. Vois quel orgueil, quelle ruine : et comme Celle qui mit le monde sous ses lois, Pour dompter tout, se dompta quelquefois, Et devint proie au temps, qui tout consomme. Rome de Rome est le seul monument, Et Rome Rome a vaincu seulement. Le Tibre seul, qui vers la mer s'enfuit, Reste de Rome. O mondaine inconstance ! Ce qui est ferme, est par le temps détruit, Et ce qui fuit, au temps fait résistance.  
You've Come to Rome
So now you’ve come To roam in Rome You see no Rome In Rome at all This broken dome That wilted wall: They call it Rome. No more, that’s all. The pride the fall Rome had it all Subdued the world She ruled by law, Till downward hurled In selfish fall Tamed by time’s maw That conquers all. Rome is Rome’s sole Memorial Her self-defeat Is terminal. Tiber who drains And runs to sea Alone remains. Inconstancy! What flourishes Is fallible What vanishes Is durable.  

Translation: Copyright © Timothy Adès

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Mother of Arts

France, mère des arts

Joachim du Bellay (1522-60)

France, mère des arts
France, mère des arts, des armes et des lois, Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle : Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle, Je remplis de ton nom les antres et les bois. Si tu m'as pour enfant avoué quelquefois, Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ? France, France, réponds à ma triste querelle. Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix. Entre les loups cruels j'erre parmi la plaine, Je sens venir l'hiver, de qui la froide haleine D'une tremblante horreur fait hérisser ma peau. Las, tes autres agneaux n'ont faute de pâture, Ils ne craignent le loup, le vent ni la froidure : Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau.
Mother of Arts
Mother of arts and arms and laws, You’ve suckled me so long, my France. Now like a lamb who calls his nurse I cry your name through caves and glens. Have you not sometimes called me Child? Then why no answer, cruel France? My plaint is sad, my wail is wild, Yet only Echo gives response. Lost among wolves, I crave the fold: By winter’s breath I soon am chilled, Quake in my skin with fear and shock. Your other lambs are fed and filled, They fear no wolf, nor wind, nor cold: Am I the meanest of the flock?

Translation: Copyright © Timothy Adès

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Sonnets of Virtuous Love - 10

Sonnets de l'honnête amour -10

Joachim du Bellay (1522-60)

Sonnets de l'honnête amour -10
J'ai entassé moi-même tout le bois Pour allumer cette flamme immortelle, Par qui mon âme avecques plus haute aile Se guinde au ciel, d'un égal contrepoids. Jà mon esprit, jà mon coeur, jà ma voix, Jà mon amour conçoit forme nouvelle D'une beauté plus parfaitement belle Que le fin or épuré par sept fois. Rien de mortel ma langue plus ne sonne: Jà peu à peu moi-même j'abandonne Par cette ardeur, qui me fait sembler tel Que se montrait l'indompté fils d'Alcmène, Qui, dédaignant notre figure humaine, Brûla son corps, pour se rendre immortel.
Sonnets of Virtuous Love - 10
Myself I've heaped the wood up high to kindle this immortal flame. My soul on soaring wing shall fly to heaven, for the weight's the same. My heart, my voice, my love, my mind, shall greater comeliness acquire than gold in seven shifts refined. I slowly yield me to the fire, and cease from mortal colloquy. Like the unconquered god am I, Alcmena's Hercules, who spurned our human shape, whose body burned, who gained his immortality.

Translation: Copyright © Timothy Adès

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