You've Come to Rome

Nouveau venu

Joachim du Bellay (1522-60)

Nouveau venu
Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome Et rien de Rome en Rome n'aperçois, Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois, Et ces vieux murs, c'est ce que Rome on nomme. Vois quel orgueil, quelle ruine : et comme Celle qui mit le monde sous ses lois, Pour dompter tout, se dompta quelquefois, Et devint proie au temps, qui tout consomme. Rome de Rome est le seul monument, Et Rome Rome a vaincu seulement. Le Tibre seul, qui vers la mer s'enfuit, Reste de Rome. O mondaine inconstance ! Ce qui est ferme, est par le temps détruit, Et ce qui fuit, au temps fait résistance.  
You've Come to Rome
So now you’ve come To roam in Rome You see no Rome In Rome at all This broken dome That wilted wall: They call it Rome. No more, that’s all. The pride the fall Rome had it all Subdued the world She ruled by law, Till downward hurled In selfish fall Tamed by time’s maw That conquers all. Rome is Rome’s sole Memorial Her self-defeat Is terminal. Tiber who drains And runs to sea Alone remains. Inconstancy! What flourishes Is fallible What vanishes Is durable.  

Translation: Copyright © Timothy Adès

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Mother of Arts

France, mère des arts

Joachim du Bellay (1522-60)

France, mère des arts
France, mère des arts, des armes et des lois, Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle : Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle, Je remplis de ton nom les antres et les bois. Si tu m'as pour enfant avoué quelquefois, Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ? France, France, réponds à ma triste querelle. Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix. Entre les loups cruels j'erre parmi la plaine, Je sens venir l'hiver, de qui la froide haleine D'une tremblante horreur fait hérisser ma peau. Las, tes autres agneaux n'ont faute de pâture, Ils ne craignent le loup, le vent ni la froidure : Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau.
Mother of Arts
Mother of arts and arms and laws, You’ve suckled me so long, my France. Now like a lamb who calls his nurse I cry your name through caves and glens. Have you not sometimes called me Child? Then why no answer, cruel France? My plaint is sad, my wail is wild, Yet only Echo gives response. Lost among wolves, I crave the fold: By winter’s breath I soon am chilled, Quake in my skin with fear and shock. Your other lambs are fed and filled, They fear no wolf, nor wind, nor cold: Am I the meanest of the flock?

Translation: Copyright © Timothy Adès

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