Moonlight

Clair de lune from Les Orientales, 1822

Victor Hugo (1802-85)

Clair de lune from Les Orientales, 1822
La lune était sereine et jouait sur les flots. - La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise, La sultane regarde, et la mer qui se brise, Là-bas, d'un flot d'argent brode les noirs îlots. De ses doigts en vibrant s'échappe la guitare. Elle écoute... Un bruit sourd frappe les sourds échos. Est-ce un lourd vaisseau turc qui vient des eaux de Cos, Battant l'archipel grec de sa rame tartare ? Sont-ce des cormorans qui plongent tour à tour, Et coupent l'eau, qui roule en perles sur leur aile ? Est-ce un djinn qui là-haut siffle d'une voix grêle, Et jette dans la mer les créneaux de la tour ? Qui trouble ainsi les flots près du sérail des femmes ? - Ni le noir cormoran, sur la vague bercé, Ni les pierres du mur, ni le bruit cadencé Du lourd vaisseau, rampant sur l'onde avec des rames. Ce sont des sacs pesants, d'où partent des sanglots. On verrait, en sondant la mer qui les promène, Se mouvoir dans leurs flancs comme une forme humaine... - La lune était sereine et jouait sur les flots.
Moonlight
The moon was playing on the waves, serene… The window to the breeze at last rides free: The Sultan’s queen looks out. The breaking sea Decks the dark islets with a silver sheen. Her hand lets fall the resonant guitar. She hears dull echoes and a leaden sound… Is it a bark from Cos, which inward-bound Plies the Greek-studded seas with Asian oar? Is it the cormorants, that dive, and cleave The flood that rolls in pearls across their wing? Is it a Djinn, with eldritch yammering Hurling down crenellations on the wave? What stirs the sea beneath the secret halls Of odalisques? Not stones from crumbling walls, Not the black cormorant that water lulls, Not rhythmic plash of oars of heavy hulls: But heavy sacks, and sobbings heard within. Plumbing the depths that take them by the arm, You’d sense the movement of a human form. The moon was playing on the waves, serene.

Translation: Copyright © Timothy Adès

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In a Ruined Abbey

DANS LES RUINES D’UNE ABBAYE

Victor Hugo (1802-85)

DANS LES RUINES D’UNE ABBAYE
Seuls tous deux, ravis, chantants ! Comme on s’aime ! Comme on cueille le printemps Que Dieu sème ! Quels rires étincelants Dans ces ombres Pleines jadis de fronts blancs, De cœurs sombres ! On est tout frais mariés. On s’envoie Les charmants cris variés De la joie. Purs ébats mêlés au vent Qui frissonne ! Gaîtés que le noir couvent Assaisonne ! On effeuille des jasmins Sur la pierre Où l’abbesse joint ses mains En prière. Les tombeaux, de croix marqués, Font partie De ces jeux, un peu piqués Par l’ortie. On se cherche, on se poursuit, On sent croître Ton aube, amour, dans la nuit Du vieux cloître. On s’en va se becquetant, On s’adore, On s’embrasse à chaque instant, Puis encore, Sous les piliers, les arceaux, Et les marbres. C’est l’histoire des oiseaux Dans les arbres.
In a Ruined Abbey
Just we two, and we sing! Joy of love! He sowed, we reap the spring, God above! Shades here so tenebrous: laughter peals! Paled here so many brows, sombre souls! Here we are, new-married: We let fly charming cries, all varied: ecstasy! Pure frolics in breezes that shiver! The dark convent seasons our pleasure! Abbess’s two hands join in stone prayer: we pluck the white jasmine twining there. Marked with a cross, the tombs take their part in our innocent games: nettles smart! Hide and seek: and we sense love brings light to the old cloister, dawns in its night. I kiss you, you kiss me, we adore, clasping insistently, and there’s more, Pillars and arching curves, effigies. It’s the tale of the birds in the trees.

Translation: Copyright © Timothy Adès

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The poet

Le poète

Victor Hugo (1802-85)

Le poète
"Le poète en des jours impies Vient préparer des jours meilleurs, Il est l’homme des utopies, Les pieds ici, les yeux ailleurs."
The poet
The poet comes in reprobate times, to prepare for better days. He is the man utopiate: his feet are here, but not his gaze.
Les Rayons et les Ombres, Préface, 1840 From the Preface to: ‘Sunbeams and Shadows’

Translation: Copyright © Timothy Adès

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From: Life Outdoors

de ‘La vie aux champs’

Victor Hugo (1802-85)

de ‘La vie aux champs’
Dès que je suis assis, les voilà tous qui viennent. C'est qu'ils savent que j'ai leurs goûts; ils se souviennent Que j'aime comme eux l'air, les fleurs, les papillons Et les bêtes qu'on voit courir dans les sillons. Ils savent que je suis un homme qui les aime, Un être auprès duquel on peut jouer, et même Crier, faire du bruit, parler à haute voix; Que je riais comme eux et plus qu'eux autrefois, Et qu'aujourd'hui, sitôt qu'à leurs ébats j'assiste, Je leur souris encor, bien que je sois plus triste ; Ils disent, doux amis, que je ne sais jamais Me fâcher ; qu'on s'amuse avec moi ; que je fais Des choses en carton, des dessins à la plume ; Que je raconte, à l'heure où la lampe s'allume, Oh! des contes charmants qui vous font peur la nuit ; Et qu'enfin je suis doux, pas fier et fort instruit. Aussi, dès qu'on m'a vu : «Le voilà !» tous accourent. Ils quittent jeux, cerceaux et balles; ils m'entourent Avec leurs beaux grands yeux d'enfants,sans peur,sans fiel, Qui semblent toujours bleus, tant on y voit le ciel ! Les petits -- quand on est petit, on est très-brave -- Grimpent sur mes genoux; les grands ont un air grave ; Ils m'apportent des nids de merles qu'ils ont pris, Des albums, des crayons qui viennent de Paris ;…
From: Life Outdoors
I sit, and they come – they know I share Their taste for butterflies, flowers, fresh air And animals scurrying everywhere. They know I’m a person who’s fond of them, They can play near me, shout and scream, And ages ago I laughed the same: And I laugh and I smile at them today, Though I’m sadder now, as I watch them play. I’m always fun and I’m never fractious, Make cardboard models and pen-and-ink sketches: They say so: and when we light the light, I tell them stories that scare them at night: I’m gentle and modest, and erudite. They see me, and ‘Look! He’s there!’ – they’ve downed Their toys, they run to me, they surround! Wide eyes, so fearless and friendly too: Such heavenly eyes, they must be blue! Little ones climb on my knees, they’re bold; Big ones look solemn, being so old. They bring me a borrowed blackbird’s nest, With scrapbooks and crayons, France’s best…
Online in The High Window French Translation Supplement, 2022

Translation: Copyright © Timothy Adès

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The Ladybird

La coccinelle

Victor Hugo (1802-85)

La coccinelle
Elle me dit : Quelque chose Me tourmente. Et j'aperçus Son cou de neige, et, dessus, Un petit insecte rose.   J'aurais dû - mais, sage ou fou, A seize ans on est farouche, Voir le baiser sur sa bouche Plus que l'insecte à son cou.   On eût dit un coquillage ; Dos rose et taché de noir. Les fauvettes pour nous voir Se penchaient dans le feuillage.   Sa bouche franche était là : Je me courbai sur la belle, Et je pris la coccinelle ; Mais le baiser s'envola.   - Fils, apprends comme on me nomme, Dit l'insecte du ciel bleu, Les bêtes sont au bon Dieu, Mais la bêtise est à l'homme.
The Ladybird
She told me ‘Something’s tickling’, and I checked, looked at her snowy neck, and on it saw a little pink insect...     ...and not - but at sixteen one’s what-the-heck naughty or nice - the kiss upon her lips: just the bug on her neck.     You’d say, from this pink back, spotted with black, a shellfish… Warblers in the foliage were craning for a look.     Her mouth, so free! I hovered by the fay, bent to her beauty, took the ladybird: but the kiss flew away.   ‘Look at my name: we darling beasts are holy,’ says the sky-flyer: ‘we are Our Lady’s birds; mankind wreaks beastly folly.’

Translation: Copyright © Timothy Adès

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To the Trees

Aux arbres

Victor Hugo (1802-85)

Aux arbres
Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme! Au gré des envieux, la foule loue et blâme ; Vous me connaissez, vous! - vous m'avez vu souvent, Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant. Vous le savez, la pierre où court un scarabée, Une humble goutte d'eau de fleur en fleur tombée, Un nuage, un oiseau, m'occupent tout un jour. La contemplation m'emplit le coeur d'amour. Vous m'avez vu cent fois, dans la vallée obscure, Avec ces mots que dit l'esprit à la nature, Questionner tout bas vos rameaux palpitants, Et du même regard poursuivre en même temps, Pensif, le front baissé, l'oeil dans l'herbe profonde, L'étude d'un atome et l'étude du monde. Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu, Arbres, vous m'avez vu fuir l'homme et chercher Dieu! Feuilles qui tressaillez à la pointe des branches, Nids dont le vent au loin sème les plumes blanches, Clairières, vallons verts, déserts sombres et doux, Vous savez que je suis calme et pur comme vous. Comme au ciel vos parfums, mon culte à Dieu s'élance, Et je suis plein d'oubli comme vous de silence! La haine sur mon nom répand en vain son fiel ; Toujours, - je vous atteste, ô bois aimés du ciel! - J'ai chassé loin de moi toute pensée amère, Et mon coeur est encor tel que le fit ma mère! Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours, Je vous aime, et vous, lierre au seuil des autres sourds, Ravins où l'on entend filtrer les sources vives, Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives! Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois, Dans tout ce qui m'entoure et me cache à la fois, Dans votre solitude où je rentre en moi-même, Je sens quelqu'un de grand qui m'écoute et qui m'aime! Aussi, taillis sacrés où Dieu même apparaît, Arbres religieux, chênes, mousses, forêt, Forêt! c'est dans votre ombre et dans votre mystère, C'est sous votre branchage auguste et solitaire, Que je veux abriter mon sépulcre ignoré, Et que je veux dormir quand je m'endormirai.
To the Trees
You forest trees, how well you know my mind! The envious crowd is raucous and unkind; You know my soul! You’ve seen me as I’ve gone Gazing and musing in your depths alone: You know the outcrop that the beetle scours, The humble raindrop falling through the flowers, A bird, a cloud: all day I cannot move, As contemplation fills my heart with love. Often you’ve seen me, in the shady glen, Find words to put to nature from the brain, Quietly questioning your trembling boughs; Then, equable, and simultaneous, Pensive, head down, eyes on the leaves of grass, I quiz the atom and the universe. Trees, in your sounds I hear your every word: Through you, I flee from man and seek the Lord! You leaves that quiver at a branch’s end, Nests whose white feathers journey on the wind, Clearings, green vales, wild places, bane or balm, You know that, just like you, I’m pure and calm. My prayers climb to heaven like your fragrance; My skill is to forget, as yours is silence! In vain upon me hatred’s bile is poured; Hear this, you woods belovéd of the Lord! All bitter thoughts are banished and must fade: My heart is still the heart my mother made! I love the trees who shudder in the groves, And ivy too, mute climber on mute boughs; Ravines where living springs are heard to spill, Shrubs the birds plunder, feasting with a will! Surrounded in your forests, mighty trees, Safely concealed, I know this truth, at ease Within myself, and all alone with you: That a great being hears and loves me too! Forest, I’ll seek your shade and mystery, Under your solemn lonely canopy, And hide my grave in calm obscurity: For when I sleep, it’s there I wish to be.
Published online by Richard Berengarten, the Tree Project

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Come! Flute invisible

Viens ! - une flûte invisible

Victor Hugo (1802-85)

Viens ! - une flûte invisible
Viens ! - une flûte invisible Soupire dans les vergers. - La chanson la plus paisible Est la chanson des bergers. Le vent ride, sous l'yeuse, Le sombre miroir des eaux. - La chanson la plus joyeuse Est la chanson des oiseaux. Que nul soin ne te tourmente. Aimons-nous! aimons toujours ! - La chanson la plus charmante Est la chanson des amours.
Come! Flute invisible
Come! Flute invisible Sighs in the orchards. Song most peaceable, Song of the shepherds. Holm-oak: winds ruffle Dark mirror-waters. Song most joyful, Song of winged creatures. Be you not fretful! Let’s love for ever. Song most delightful, Song of the lover.
For François Le Roux

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The Moon

La Lune

Victor Hugo (1802-85)

La Lune
L’Olympe a dans l’azur des degrés inconnus ; Un jour, en descendant cet escalier, Vénus Tomba, se fit des bleus ailleurs que sur la face, Et les hommes en bas rirent ; l’effroi s’efface Quand on peut voir les dieux par leur autre côté. - Soit, dit alors Vénus, pour leur rire effronté, Les hommes, ayant eu cette bonne fortune, Ne verront plus de moi que cela. –                                                         C’est la lune!
The Moon
Mount Olympus in heaven has steps, not well-known. One day on this staircase, as Venus came down, She fell, and got bruises, and not on her face. Down below, people tittered. Now, dread has no place, When we get a clear view of the gods’ other side. Such merriment! Venus was quite mortified. She said: ‘Well! Since mankind has enjoyed such a boon, They shall see nothing else of me: only…’ - The Moon!
(Toute la lyre, VII, 14 ; p. 454)

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Luna

Luna (Jersey, le 31 mars 1853)

Victor Hugo (1802-85)

Luna (Jersey, le 31 mars 1853)
Ô France, quoique tu sommeilles, Nous t'appelons, nous les proscrits ! Les ténèbres ont des oreilles, Et les profondeurs ont des cris. Le despotisme âpre et sans gloire Sur les peuples découragés Ferme la grille épaisse et noire Des erreurs et des préjugés ; Il tient sous clef l'essaim fidèle Des fermes penseurs, des héros, Mais l'Idée avec un coup d'aile Ecartera les durs barreaux, Et, comme en l'an quatre-vingt-onze, Reprendra son vol souverain ; Car briser la cage de bronze, C'est facile à l'oiseau d'airain. L'obscurité couvre le monde, Mais l'Idée illumine et luit ; De sa clarté blanche elle inonde Les sombres azurs de la nuit. Elle est le fanal solitaire, Le rayon providentiel. Elle est la lampe de la terre Qui ne peut s'allumer qu'au ciel. Elle apaise l'âme qui souffre, Guide la vie, endort la mort ; Elle montre aux méchants le gouffre, Elle montre aux justes le port. En voyant dans la brume obscure L'Idée, amour des tristes yeux, Monter calme, sereine et pure, Sur l'horizon mystérieux, Les fanatismes et les haines Rugissent devant chaque seuil, Comme hurlent les chiens obscènes Quand apparaît la lune en deuil. Oh ! contemplez l'Idée altière, Nations ! son front surhumain A, dès à présent, la lumière Qui vous éclairera demain !
Luna
O France, though you are lulled in sleep, Hear us, the banished! hear our call! The shades have ears to hear; the deep Has cries to voice, has tears to weep. Harsh tyranny inglorious Oppresses and discourages, Holds us behind the thick black bars Of error and of prejudice, Holds heroes under lock and key, The faithful band of steadfast hearts. But Thought’s bright wing shall presently Smash the hard prison-bars apart, And as in ’91, again In soaring flight shall all surpass! To break the bars of bronze in twain Is easy for the bird of brass. The world is all obscurity; But Thought illumines, throws a light, Flooding with limpid clarity The sombre shadows of the night. Thought is the lonely beacon-light, Thought is the providential ray, Only in heaven flaring bright, The lamp of earth till dawn of day. Thought soothes the soul’s unhappiness, Life’s guiding star, that shuts death’s eyes, Showing the wicked the abyss, Showing the good where safety lies. When Thought looms up in mists obscure, For grieving eyes a vision fond, And rises, calm, serene and pure In the mysterious beyond, Delusions, hatreds, zealotries At every threshold roar and wail, As loathsome dogs howl obloquies, Bay at the moon’s funereal veil. Nations! Take heed of lofty Thought, Whose superhuman brow displays, Already, that refulgent light, The light to guide you, all your days.

Translation: Copyright © Timothy Adès

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Worldly Power

Mirskaya Vlast (Мирская власть).

Alexander Pushkin (1799-1837)

Pushkin has seen two armed guards in front of a large crucifixion, or an image of it. This poem could not pass the censor during his lifetime.
Mirskaya Vlast (Мирская власть).
Когда великое свершалось торжество, И в муках на кресте кончалось божество, Тогда по сторонам животворяща древа Мария-грешница и пресвятая дева, Стояли две жены, В неизмеримую печаль погружены. Но у подножия теперь креста честнаго, Как будто у крыльца правителя градскаго, Мы зрим - поставлено на место жён святых В ружьё и кивере два грозных часовых. К чему, скажите мне, хранительная стража? - Или распятие казённая поклажа, И вы боитеся воров или мышей? - Иль мните важности придать царю царей? Иль покровительством спасаете могучим Владыку, тернием венчанного колючим, Христа, предавшего послушно плоть свою Бичам мучителей, гвоздям и копию?Мирская власть Иль опасаетесь, чтоб чернь не оскорбила Того, чья казнь весь род Адамов искупила, И, чтоб не потеснить гуляющих господ, Пускать не велено сюда простой народ?
Worldly Power
When the grand, when the solemn celebration was in train And the Lord on the cross was expiring in His pain, At the side of the life-giving Rood Sinful Mary, and the Virgin most holy and good, A pair of women, stood; Who could reckon up their anguish? No-one could. But to-day at the foot of the hallowed Rood, As it might be the city governor’s entry, We see not women but men: not saints, But with rifles and shakos, two fearsome sentries. Say, why the custodial vigilance? Is the Crucifixion a Treasury fief? Were you nervous of mice, or perhaps of a thief? Would you add to the glory of the Tsar of Tsars? Or are you the master’s rescuers, A security force for the thorn-crowned Christ Who subjects his flesh to the nails and spears And the flails of his executioners? Is the common herd not sufficiently nice For the one who saved mankind by His sacrifice, And the sauntering scions of the civilised class? Will you suffer not the people in freedom to pass?
Published in Modern Poetry in Translation, 2001.

Translation: Copyright © Timothy Adès

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