The Sons of our Sons

Les fils de nos fils

Victor Hugo (1802-85)

Les fils de nos fils
Viens, mon George. Ah! les fils de nos fils nous enchantent, Ce sont de jeunes voix matinales qui chantent. Ils sont dans nos logis lugubres le retour Des roses, du printemps, de la vie et du jour! Leur rire nous attire une larme aux paupières Et de notre vieux seuil fait tressaillir les pierres; De la tombe entr'ouverte et des ans lourds et froids Leur regard radieux dissipe les effrois; Ils ramènent notre âme aux premières années; Ils font rouvrir en nous toutes nos fleurs fanées; Nous nous retrouvons doux, naïfs, heureux de rien; Le coeur serein s'emplit d'un vague aérien; En les voyant on croit se voir soi-même éclore; Oui, devenir aïeul, c'est rentrer dans l'aurore. Le vieillard gai se mêle aux marmots triomphants. Nous nous rapetissons dans les petits enfants. Et, calmés, nous voyons s'envoler dans les branches Notre âme sombre avec toutes ces âmes blanches.
The Sons of our Sons
Come, George. The sons of our sons are enchanting! They are young voices that sing at the dawning, Light in our joyless homes, the returning Of roses and springtime, of life and morning! Their laugh makes our eyelids wet with tears And sets the old stones of our threshold shaking; Their radiant faces dispel the fears Of heavy old age and the cold grave yawning. They take us back to our earliest years, To be soft and simple and glad without reason, An airy vagueness the blithe heart taking: We see ourselves in our flowering season: Grandfathers return to the day’s awaking. The jubilant young join the happy old man, Little children who let us be little again. Serenely we witness, among all these Bright souls, our dark soul take to the trees.
From 'How to be a Grandfather', Hearing Eye: L'art d'être grand-père.

Translation: Copyright © Timothy Adès

More poems by Victor Hugo...