France, mère des arts
France, mère des arts
France, mère des arts, des armes et des lois,
Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle :
Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle,
Je remplis de ton nom les antres et les bois.
Si tu m'as pour enfant avoué quelquefois,
Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ?
France, France, réponds à ma triste querelle.
Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix.
Entre les loups cruels j'erre parmi la plaine,
Je sens venir l'hiver, de qui la froide haleine
D'une tremblante horreur fait hérisser ma peau.
Las, tes autres agneaux n'ont faute de pâture,
Ils ne craignent le loup, le vent ni la froidure :
Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau.France, mother of arts
Mother of arts and arms and laws,
You’ve suckled me so long, my France.
Now like a lamb who calls his nurse
I cry your name through caves and glens.
Have you not sometimes called me Child?
Then why no answer, cruel France?
My plaint is sad, my wail is wild,
Yet only Echo gives response.
Lost among wolves, I crave the fold:
By winter’s breath I soon am chilled,
Quake in my skin with fear and shock.
Your other lambs are fed and filled,
They fear no wolf, nor wind, nor cold:
Am I the meanest of the flock?Translation: Copyright © Timothy Adès